17.4.14

Le Match Mariah Bocoum VS Natacha Baco invite à un débat plus large ...



Voici la fameuse couverture du dernier Miss Ebène, qui a agité toute la blogosphère afro-francophone il y'a quelques semaines de cela. Vous n'êtes sûrement pas passer à côté de cette histoire, tant elle a été relayée  et tant tout le monde y est allé de son petit commentaire assassin, partisan, éclairé etc...

Rappel des faits : Sur cette couverture Inna Modja porte une tenue en wax, dont la réalisation aurait été faite par Mariah Bocoum selon le crédit du Miss Ebène. Or une autre créatrice, Natacha Baco crie au scandale et au plagiat car la tenue qu'Inna Modja porte ne serait, selon elle, qu'une simple copie de son modèle phare appelé " Bambi", qui s'est fait connaître grâce à Fatou N'Diaye du blog Blackbeautybag
En droit de réponse, Inna Modja  explique que d'une le crédit a été attribué à tort à Mariah Bocoum et que de deux il s'agit d'une copie d'un model Asos qu'elle a fait faire par un tailleur.

Bref, l'objet de cet article n'est pas de relancer le débat pour savoir si y'a plagiat ou pas, qui a tort qui a pas tort ... Au contraire c'est un prétexte pour tout simplement élever le débat. Car cette problématique du plagiat dans la mode afro ne fait réellement que commencer (dans le sens à se faire visible) et j'en parlais déjà il y'a 2 ans... oui oui il y'a 2 ans! 

J'expliquais à l'époque que les acteurs de ce marché ne se préoccupait pas de cette problématique car l'offre était limitée, mais que viendrait un moment où il y aurait sur ce marché beaucoup d'acteurs avec des offres substituables voire identiques... d'autant plus identiques que le tissu wax est en accès libre et qu'il faudrait adopter des stratégies de différenciation. 

Aujourd'hui, les présomptions de plagiat dans l'univers afro commencent sérieusement à poindre le bout de leur nez : entre Solange VS Oroma Elewa pour une question de coupe de cheveu, entre Ghubar Magazine VS Black Up pour une question de plagiat de visuels et maintenant Mariah Bocoum/Inna Modja VS Natacha Baco ... ce n'est que le début.

Lorsque j'ai entendu parler de cette polémique, de ce match Bocoum VS Baco, j'ai repensé à cette article qui dans un sens large fait écho à ce qui se passe en ce moment. Autant à l'époque j'invitais les acteurs de ce marché à se différencier en termes d'image de marque, car des modèles basiques étaient vraiment légions. Autant aujourd'hui, le marché étant plus dense, les consommateurs plus avertis et les designers encore plus créatifs, il faut maintenant passer à un stade supérieur et déposer à l'INPI ses modèles les plus originaux (dépôt des coupes et non des motifs de tissus) pour protéger ses créations. C'est un conseil qui est pourtant tellement basique dans l'industrie de la mode textile mais qui pêche considérablement dans l'industrie de la mode afro...

Je vous invite donc à relire ou lire cet article écrit 2 ans plut tôt, qui s'intitule "Où s'arrête et commence le plagiat dans l'industrie de la mode afro?" (article ici)

PS : Je suis curieuse de savoir si cette polémique à booster les ventes du dernier Miss Ebène de même que pour les créations de Natacha Baco.




1 commentaire:

  1. Ton article est très intéressant, il soulève une question complexe.
    La similitude entre les deux modèles est évidente mais le choix des tissus donne à mes yeux un visuel différent. Je peux comprendre l'indignation de la styliste mais si son modèle n'a pas été déposé à l'inpi elle n'a aucun droit dessus...
    La mode étant un éternel recommencement il est très difficile de créer un modèle original de toute pièce. Ce qui fait la différence c'est la qualité du vêtement, le choix et l'utilisation des tissus qui sont propres au styliste.

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